La niouzlateur d’une
cuisinière perdue dans la blogosphère – juin 2016
Posologie du Valium : Prendre un
cachet directement au lever, sans se poser de questions. Si vous avez des
enfants, prendre un cachet supplémentaire par enfant et par jour. Si vous avez
aussi un chien, demandez à votre médecin traitant de vous prescrire du Lexomil
en complément. Au cours de la journée, reprenez un Valium toutes les heures
dans les cas suivants (liste non-exhaustive):
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Quand ton fils chéri, à qui un inconnu demande poliment ce qu’il veut faire
plus tard, répond sérieusement « je
voudrais faire un site internet pour aider les gens à se suicider. »
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Quand ta fille adorée te bousille ton unique crayon à maquillage (celui que
depuis 6 mois tu appuies pas trop fort dessus pour l’user un peu moins vite),
tout ça pour déguiser son frère en clown (était-ce bien utile ?).
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Quand tu te lèves exceptionnellement de bonne humeur guillerette-joyeuse et que
tu plonges ton petit pied rosedodu dans la crotte bien molle du chien, qui
soulagé, est parti dormir sur le tas de linge propre.
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Quand tu te réjouis cette fois c’est cool ça va bien se passer on respire, j’ai
mes papiers et j’ai même payé l’assurance, le gendarme il pourra rien me dire,
mais qu’il te dit quand même « Madame, vous auriez dû faire votre contrôle
technique il y a un an… » Le quoi ? Ah bon ???! Que tu lui
bafouilles normalement c’est mon mari qui s’en occupe de tout et que le
gendarme t’achève poliment en demandant « Mais elle est au nom de qui
cette voiture madame ? »
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Quand ton fils, côté passager, se penche et demande au gendarme
si « elle va aller en prison ma mère ? » avec un air de ne
pas avoir encore tranché si ce serait plutôt une bonne nouvelle ou pas, vu que
si c’est son père qui fait à manger, il pourrait négocier des chips pour le
dîner.
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Quand tu as la génialissime idée du siècle de faire payer un euro d’amende à
quiconque dit un gros mot dans cette maison, et qu’au final c’est toi qui raque
tous les jours parce tu es incapable d’aligner deux phrases sans être
outrancièrement ordurière tellement t’en as ta claque de tout.
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Quand tu te couches au bord du coma dépressif et que tu réalises soudain que
quelqu’un a mangé des chips dans ton lit et que le coupable en a profité pour
embarquer ton oreiller profilé-design-anti-cernes et te refourguer à la place
un coussin rouge-dégueu en forme de cœur avec des poils de chat dessus (ah oui
je vous avait pas dit, on a aussi un chat).
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Quand tu hurles dans la maison « qui a mangé des chips dans mon
liiiiit ? » et que visiblement toi qui pensais habiter avec des
autres gens ben en fait non t’habites toute seule au monde.
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Quand ton fils traite ta fille de « constipée du cerveau », que cette
dernière lui répond « que le seul neurone qu’il a jamais eu est
diarrhéique » et que l’aînée rajoute sérieusement « t’as vu maman, on se
dit plus de gros mots ».
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Quand ton fils vénéré-toujours-lui demande à une dame qu’heureusement on ne
connaît pas trop pourquoi elle a de la moustache sous les bras, que ton sac à
main est trop petit pour y rentrer ta tête et que ton fils ajoute sans rire
« Ben quoi ? ».
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Quand tu veux remplir honnêtement ta feuille d’impôts et que tu dois
télécharger la fiche JD432-machin qui n’existe pas, que finalement tu la
trouves mais que pas d’bol c’est la version 2012 avant l’arrière grand-mère de
Jésus Christ, que tu appelles les impôts en même temps que plusieurs milliers
d’autres contribuables qui cherchent eux la fiche JD735-truc, vu que pour eux aussi la date limite c’est
demain, et que demain ben maintenant c’est aujourd’hui.
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Quand tu pensais ce matin que tu allais pour une fois dans ta vie trouver des
chaussettes dans ta corbeille à chaussettes, logique puisque que des
chaussettes t’en a achetées des toutes neuves hier, mais j’écris même pas la
suite, tellement ça m’énerve.
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Quand sur le marché du vendredi matin tu tapes la bise pendant des années à un
gars dont tu penses que c’est le père de ton pote Olivier, et que le monsieur
te demande un beau jour « Mais vous êtes qui en fait? », que tu
réponds « Une copine d’Olivier » et qu’il te demande sans rigoler
« C’est qui Olivier ???? ».
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Quand ton chien fonce à toute berzingue vers un groupe de promeneurs propres
sur eux, et que tu sais qu’il va leur sauter dessus avec ses pattes cradingues
malgré que (oui « malgré que » m’énervez pas) tu vocifères en boucle
« le-chien-pas-bouger-ici-au-pied-tout-de-suite-au -pied-j’ai-dit-etc. ».
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Quand ton molosse, au moins un kilo cinq tout mouillé avec son collier
antipuces, te calcule même pas, poursuit sa course enchantée vers les beaux
pantalons à dégueulasser et les jolis collants à filer, que les gens te disent
« c’est pas grave » en regardant au bord des larmes leurs vêtements
ravagés et que ton fils en rajoute une couche en leur précisant « Même le
chien il l’écoute pas ».
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Quand un magazine traduit en quinze langues t’appelle pour t’interviewer et
enfin te rendre célèbre tandis que l’ainée hurle sur la cadette qu’elle lui a
encore chouravé son maillot de bain deux pièces, RENDS-LE MOI, C’EST PAS MOI,
SI C’EST TOI, BANG LA PORTE N°1, BANG LA PORTE N°2, que le petit dernier monte
le son de sa radio et chante à tue-tête pour ne pas entendre cette énième
déclaration de guerre, que le chien tourne sur lui-même à une vitesse
vertigineuse tout en aboyant, apparemment dans l’idée d’attraper sa propre
queue et que, coiffé d’un casque anti-bruit, ton chéri tond la pelouse d’un air
stoïque, quand finalement le gars du téléphone dit c’est pas grave on se
rappellera un autre jour et qu’il rappelle jamais de ta vie.
·
Quand tu veux reprendre un Valium et que la boîte est vide.
Toi aussi tu veux
participer à la mise à jour de la notice du Valium ??? Arrête, je vois que
tu en meurs d’envie. Je lance donc une méga-grande opération à l’échelle du pays : « Je reprends un Valium quand… ». Envoyez-moi
toutes vos contributions par mail à sarahcuisinevege@gmail.com.
Rendez service aux laboratoires pharmaceutiques qu’ont du mal à boucler leurs
fins de mois, posez un acte fort d’économie collaborative et surtout faites
avancer la science.
La maxime du mois : « Se
droguer c’est mal ».
La recette du mois par moâ : pesto d’orties super fastoche à
faire.
Mixez ensemble 120g
de jolies pointes d’ortie grossièrement hachées, 2 à 3 c. à soupe d’huile
d’olive, 140g de poudre d’amande, 2 gousses d’ail écrasées, 4 c. à soupe de jus
de citron (ou vinaigre de cidre), 1 c. à café de sel. Prenez un Valium. C’est
prêt. A déguster avec des pâtes, dans un sandwich, etc.
Comment reconnaître les orties dioïques ? Tu mets ta main, ça
pique. Si ça pique pas, il y a des chances que ce soit du lamier blanc,
communément appelé « ortie blanche » mais qui n’a rien à voir avec
schmilblick et qui n’a que très peu d’intérêt gustatif. Pigé ?
Et aussi l’actu toute fraîche de la cuisinière : mardi 31 mai 10h,
une petite chronique culinaire sur France Bleu pour vous entretenir savamment
des trognons et des épluchures en cuisine, le 15 juin sortie d’EspritVeggie dans
les kiosques, un super nouveau magazine de cuisine végé auquel moâ j’ai
participé et que donc forcément il est bien, les 23 et 25 juin prochains les
quatre derniers ateliers
cuisine avant les VACANCES à la
Biocoop d’Aurillac avec au programme rouleaux de printemps et trempette à
l’huile de sésame torréfiée, crudités lactofermentées, palets de chocolat cru
aux fruits rouges, et plein d’autres trucs très bons, finalement le 30 juin je
dois rendre les manuscrits de mes deux prochains bouquins, je sais tout le
monde s’en fout mais je le dis quand même.
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Je vous embrasse
affectueusement, comme toujours.
Sarah